VIDÉO - TotalEnergies : échauffourées à Paris avant une assemblée générale "électrique"

LCI - 26/05
[VIDÉO] - Avant l'ouverture de l'AG de TotalEnergies, vendredi 26 mai, des échauffourées ont eu lieu entre des manifestants pour le climat et les forces de l'ordre. La police fait usage de gaz lacrymogène pour déloger des militants qui bloquaient un des accès à la salle Pleyel à Paris, où doit se tenir la réunion.

Avant l'ouverture de l'AG de TotalEnergies, vendredi 26 mai, des échauffourées ont eu lieu entre des manifestants pour le climat et les forces de l'ordre.
La police fait usage de gaz lacrymogène pour déloger des militants qui bloquaient un des accès à la salle Pleyel à Paris, où doit se tenir la réunion.

"Total, criminel climatique". Après BP et Shell, TotalEnergies se prépare, comme l'an dernier, à vivre une assemblée générale électrique, ciblée par une coalition d'associations et une partie de ses actionnaires en désaccord avec la politique climatique du géant français des hydrocarbures. Des premières échauffourées entre la police et des manifestants écologistes ont eu lieu, vendredi 26 mai, au petit matin, aux abords de la salle Pleyel, à Paris, où doit se tenir la réunion, déjà perturbée en 2022. 

Selon des vidéos massivement relayées sur les réseaux sociaux, une dizaine de militants ayant réussi à s'asseoir par terre devant l'entrée de la salle a été délogée par les forces de l'ordre, qui bouclaient le tronçon de la rue du Faubourg Saint-Honoré, au cœur des beaux quartiers parisiens. Des dizaines de manifestants, chantant "ce qu'on veut c'est renverser Total" et "un, deux et trois degrés, c'est Total qu'il faut remercier", sont depuis installés pour tenter d'empêcher la tenue de l'AG, selon les appels à manifester diffusés en amont. Dans la cacophonie, la police a fait usage du gaz lacrymogène pour les disperser. 

Cette réunion arrive à la fin d'une saison d'assemblées générales houleuses, où des militants écologistes ont multiplié les actions contre les grands groupes, comme chez les concurrents Shell et BP ou la banque Barclays, accusée de financer l'expansion de projets d'hydrocarbures. Le tout sur fond de profits faramineux : ensemble, les majors BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies affichent plus de 40 milliards de dollars de bénéfices ce trimestre, après une année 2022 grandiose.

"L'AG de Total n'aura pas lieu"

Signe des tensions sur l'AG prévue à 10h, TotalEnergies interdira aux actionnaires et aux journalistes d'utiliser leurs téléphones portables, et les obligera à laisser certains effets personnels à l'entrée. Le géant français des hydrocarbures veut surtout éviter de voir se reproduire le scénario chaotique de l'année dernière. En 2022, des militants d'ONG avaient empêché des actionnaires de pénétrer dans la salle Pleyel, perturbant fortement la tenue de l'événement. Les autorités s'attendent à la présence de 200 à 400 militants. Ils "veulent absolument empêcher la tenue de l'AG", selon une source policière.

"L'AG de Total n'aura pas lieu", avaient d'emblée prévenu, fin avril, dans une tribune les signataires 350.org, Alternatiba, Amis de la Terre, ANV-COP21, Attac, Greenpeace, Scientifiques en rébellion et XR. Elle "prévoit de perpétuer la stratégie du pétrolier : toujours plus de projets fossiles et une répartition injuste des superprofits qui alimente l'injustice climatique et sociale".

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Parmi les sujets brûlants à l'ordre du jour, outre le salaire du PDG, Patrick Pouyanné, les quelque 1,5 million d'actionnaires individuels, présents ou en ligne, sont appelés à voter sur une résolution consultative émanant de l'organisation d'actionnaires activistes Follow This, qui s'attaque principalement aux émissions indirectes de CO2. Autrement dit celles liées à l'utilisation du pétrole par ses clients dans les voitures ou pour se chauffer (scope 3 dans la comptabilité carbone), l'équivalent de 85% de son empreinte carbone. Une coalition de 17 investisseurs - où figurent La banque PostaleAM, Edmond de Rotschild AM, La Financière de l'Échiquier, qui détiennent près de 1,5% de TotalEnergies - demande à la major d'aligner ses objectifs de réduction sur l'Accord de Paris de 2015, afin de limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle. 

Le groupe recommande de voter contre, jugeant la résolution "contraire aux intérêts" de TotalEnergies, "de ses actionnaires et de ses clients". Il va néanmoins faire valoir ses efforts pour le climat et appelle ses actionnaires à "voter en faveur" ...
[Courte citation de 8% de l'article original]